Insolite : il critique les nouveaux philosophes sans citer Deleuze !



Paris
les habitués du bistrot Le renommé, rue Doudeauville, dans un quartier populaire du XVIIIe arrondissement, ne s'en sont toujours pas remis. La scène a eu lieu ce matin vers 11 heures. Comme chaque matin, les habitués de ce troquet comme il en existe mille dans notre belle capitale, commentaient l'actualité de la vie des idées. les conversations étaient encore hantées par la figure de René Girard, disparu il y a quelque jours, quand soudain la nouvelle est tombée : c'est André Glucksmann qui venait à son tour de trépasser. Aussitôt, les trois clients présents ce matin-là se sont emparés du sujet : André, dit Dédé, rappela son passé Maoïste. Nordine, dit Beau Gosse, évoqua son intransigeance pour les régimes totalitaires. Geneviève, dite Ginou, laissa entendre que si l'importance d'un philosophe se mesurait à son œuvre stricto sensu, il fallait peut-être nuancer certains appréciations louangeuses qu'on venait d'entendre sur le défunt essayiste. Tous les regards se tournèrent alors vers Jean-Pierre, qui devait clore le débat. Sans doute allait-il allait aborder l'engagement atlantiste et sarkoziste du penseur. Tout semblait se passer comme d’habitude, dans une mise en scène fixée de longue date. Quand soudain, à la stupeur générale, Jean-Pierre s'est contenté de critiquer les idées d’André Glucksmann, sans citer une seule fois l'interview donnée par Gilles Deleuze en 1977 !

On ne sait pas ce qui lui a pris, commente Nordine. Pourtant, à chaque fois qu'il faut dire du mal d'un nouveau philosophe, on se contente de réciter ce passage de l'interview de Deleuze, et puis comme ça, c'est fait. On n'a pas besoin de s'emmerder. On est entre nous, de toutes façons. Je ne sais pas ce qui lui a pris, mais il a utilisé tout un tas d'arguments et de raisonnements, explique-t-il. Avant de conclure : c'était gênant.

Gênant, c'est le moins qu'on puisse dire. D'autant plus que la scène a été filmée et que l'intervention de Jean-Pierre a vite fait le tour des réseaux sociaux. La vidéo où il critique les nouveaux philosophes sans citer Deleuze a été vue des milliers de fois en quelques heures, donnant naissance à une foule de vidéos parodiques. On voit ainsi un internaute critiquer Wagner sans citer Debussy, ou un autre critiquer l'intolérance sans citer Voltaire.

Du côté de Jean-Pierre on se défend, en jouant les iconoclastes : Je sais très bien que j'étais sensé citer ce passage, qu'est-ce que vous croyez ? Je m'en sers à chaque fois qu'on commente le bloc-note de BHL ! Mais j'en ai eu marre. J'ai eu envie de mettre un coup de pied dans la fourmilière, de briser le tabou du Deleuzisme ; explique Jean-Pierre qui se dfend pour autant de toute sympathie pour la pensée de Glucksmann.

Je crois qu'il y a une place pour la pensée entre Deleuze et les nouveaux Philosophes, explique-t-il. Il devrait annoncer sous peu la création du mouvement NGND : Ni Glucksmann, Ni Deleuze.

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