Bouquet

J'étais boulimique de lectures

je lisais tout ce qui me tombait sous la main

je devais essayer de comprendre, faire mon deuil du réel pour le transfigurer
dans la langue
le réel
Ce n'est pas de la littérature, c'est de la sociologie

donner un sens plus pur
dans mon travail j'essaie

c'est très important les mots
le goût des mots

aujourd'hui personne n'a plus

et moi j'essaie de résister à l'air du temps

la connerie ambiante

détruire en nous

la vraie vie, c'est la littérature

c'est un acte, vous savez, quelque chose de physique
on écrit avec son corps

je trace des lignes de forces, de fuite, des diagonales, des tangentes. J'oblique.
je suis à côté de.

Je devais dénouer les fils, tenter de comprendre

Flûtes Nasales

Ambroise Pommier, vous avez quarante-sept ans et avec les aspérités ombrageuses vous signez votre huitième recueil aux éditions de la manufacture éclectique. D'où vous vient ce besoin de creuser encore et toujours ce sillon poétique ?

Marre de la poésie

...enfin le premier ministre a appelé les français à la plus grande vigilance et condamne fermement les agissements de ceux qui voudraient fouler au pied les idéaux républicains. Dans quelques instants, la météo. Mais d'abord quelques mots de poésie, Jean-Michel Geoffroy-Guillaume ?

Oui et bien écoutez Patrick, je me trouve actuellement au marché de la poésie place Saint-Sulpice et l'ambiance est électrique. Les fans ont fait le déplacement en masse. Certains de ces passionnés campent aux abords de la place depuis plus de quarante-huit heures dans l'espoir de pouvoir encourager leur poète favori, l'entendre déclamer quelques phrases ou simplement apercevoir. Je suis ici avec Didier, qui a fait le déplacement depuis Dunkerque.
- Didier, vous êtes venus avec votre famille, c'est important pour vous de pouvoir être là aujourd'hui ?
-Oui, merci. Euh, bonjour à tous les auditeurs. Oui, bien sûr que c'est important. On a failli ne pas pouvoir venir, avec ma femme, mais on s'est dit que c'était important, pour les gosses de pouvoir partager ça aujourd'hui et d'être là, simplement pour ..euh...ben, pour partager ce moment.
-Didier, est-ce qu'il y a un moment que vous attendez plus particulièrement ?
- Ben, comme tout le monde, j'ai envie d'assister à la lecture d'Olivier Cadiot. C'est un classique, je la rate jamais. Il a fait une saison exceptionnelle, avec deux parutions chez POL et je crois qu'on peut dire que c'est des figures comme ça qui donnent envie aux jeunes de se lancer dans la poésie aujourd’hui, ou qui, en tout cas, peuvent porter un message de...de..ben, de poésie quoi, pour tous les français.
-Didier, vous pensez que les jeunes peuvent encore trouver un espoir dans la poésie, malgré toutes les affaires qui ont défrayé la chronique ces derniers mois, je pense aux soupçons de dopage de Charles Pennequin, de malversation de Valérie Rouzeau ou bien sûr à la sextape de Jean-Pierre Siméon ?
- Écoutez, je pense que tout ça, c'est des histoires reprises par des journalistes qui veulent vendre du papier et franchement, la poésie n'en sort pas grandie. Pour tout les amoureux de la poésie, ce qui compte, c'est d'abord le texte.On est venu pour entendre des métaphores, pas des rumeurs. Excusez-moi, on va devoir y aller : je viens de voir passer Jean-Michel Maulpoix.
-Et bien merci, Didier. Vous le voyez, Patrick, l'amour des français pour la poésie ne se dément pas, malgré l'argent et les scandales, les mots-clefs d'aujourd'hui sont le plaisir et le partage.

C'était Jean-Michel Geoffroy-Guillaume et puis, toute la semaine, vous pourrez suivre le marché de la poésie en direct sur notre antenne à quinze heures en direct dans Passion Poésie et dans tous les flash info.
Huit heure quinze, la météo.

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- T'en n'as pas marre d'entendre parler de poésie toute la journée ?