Sus à la bête et courons la traquer

C'était la ligne 2 et c'était dans le métro. Il était dix-neuf heures trente, en janvier.
Il y avait des gens et moi. Beaucoup plus de gens que de moi.
Il y avait des salariés surtout, des retraités et des chômeurs, des étudiants. D'autres étaient là pour l'argent. Des blousons, des doudounes, des bonnets. Une fine couche de boue sur le sol.
Et au milieu une femme avec une ramure de cerf.
(Dans les bras, pas sur la tête.)

une ramure de cerf.
Dans le métro.
Sur la 2, oui.

J'ai pensé, je m'en souviens très bien, je veux une ramure de cerf.
J'ai pensé avoir une ramure de cerf est la chose la plus désirable.
Si je ne peux avoir ma propre ramure de cerf, alors, je veux être cette femme, j'ai pensé.


Depuis j'ai une histoire à raconter. Ça ne vaut pas une vraie ramure de cerf, mais ça console un peu.